D'après Le Canard Enchaîné,
le candidat UMP se serait engagé, s'il est élu, à limiter à dix ans la
durée maximale d'une instruction judiciaire, en échange du soutien de
Jacques Chirac à sa candidature. Le candidat UMP dénonce un article
"mensonger", son rival UDF fustige le "traitement spécial" des "gros
fraudeurs".
Jacques Chirac et Nicoals Sarkozy (AP)
Nicolas Sarkozy a qualifié mercredi 11 avril de "grotesque, blessant, mensonger", l'article du Canard Enchaîné
qui affirme que le candidat de l'UMP aurait promis, s'il est élu, de
mettre en oeuvre une amnistie déguisée en faveur du chef de l'Etat. De
son côté, François Bayrou a estimé qu'un tel accord
secret serait "évidemment inacceptable", assurant que s'il était élu
les procédures judiciaires "iraient à leur terme".
"C'est grotesque, c'est blessant, c'est mensonger", a-t-il
déclaré, interrogé en marge d'un déplacement à Villepinte. "L'article
du Canard Enchaîné ne repose sur aucune espèce de réalité. (...) Je démens de la façon la plus ferme et la plus complète," a-t-il ajouté.
L'Elysée a également démenti, parlant "d'allégations, sans fondements".
Mais le candidat UDF a tenu pour sa part à mettre les choses au clair: "Moi
élu président, les procédures seront organisées normalement et elles
iront à leur terme", a-t-il dit, en marge d'un déplacement à Changé
(Mayenne).
"Les petits fraudeurs, on les poursuit avec
sévérité, mais les gros fraudeurs, il y a pour eux un traitement
spécial, y compris amical. Bernard Tapie soutient Nicolas Sarkozy, tout
va bien et personne ne s'en étonne!", a-t-il lancé.
Le Canard enchaîné, dans son édition datée du 11 avril, affirme que "Sarko a promis à Chirac de passer au karcher ses dossiers judiciaires".
"Ce projet 'd'amnistie rampante' a été bien étudié"
Le dispositif consisterait à faire passer un article dans le
projet de loi destiné à renforcer la délinquance que le candidat de
l'UMP s'est engagé, s'il est élu, à faire voter dès le mois de juillet,
précise l'hebdomadaire satirique.
"Le vote d'une amnistie spécifique aux affaires financières, jugé
politiquement trop risqué, a été écarté. En revanche, la discussion
d'un projet de loi destiné à renforcer la lutte contre la délinquance
devrait fournir l'occasion attendue", écrit-il.
Cette information avait déjà été évoquée par Le Figaro, faisant état de discussions entre Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac à ce sujet, ajoute-t-il.
Selon le Canard enchaîné, certains conseillers du
président de l'UMP confirment que ce projet "d'amnistie rampante" a été
bien étudié et un familier du chef de l'Etat a donné les détails "de la
mise en oeuvre du plan envisagé."
Annulation pure et simple
Un article de la loi imposerait aux juges de clore leurs dossiers
dans des délais stricts, pas plus d'une dizaine d'années après les
faits incriminés. Les dossiers trop anciens, encore à l'instruction,
seraient "purement et simplement annulés".
Jacques Chirac est susceptible d'être entendu par des juges après
la fin de son second mandat, le 16 mai, dans des affaires judiciaires
datant de l'époque où il était maire de Paris et président du RPR.
(avec Reuters)