ARRET DES EXPULSIONS SUR AIR FRANCE DEMANDENT LES SYNDICATS : CONFERENCE DE PRESSE SOUTENUE PAR LE RESF JEUDI 12-07-2007 A 11 H SUIVIE D’UN RASSEMBLEMENT
Les syndicats CGT, CFDT, SUD, ALTER et SPAF d’Air France organisent une conférence de presse et appellent à un rassemblement à l’occasion de l’assemblée générale des actionnaires de la compagnie aérienne convoquée le jeudi 12 juillet à 14 heures au 99 de la rue de Rivoli à Paris. Ces organisations entendent demander que la compagnie Air France renonce à transporter sur ses lignes des étrangers sans papiers expulsés. En effet, comme les années précédentes, la plus grosse part du quota de 25 000 reconduites voulues par le gouvernement se fera sur les appareils et avec les équipages d’Air France.
La pratique de la reconduite contrainte d’hommes, de femmes, parfois d’enfants est dans son principe même choquante. Le spectacle de personnes menottées, parfois ligotées de la tête aux pieds, bâillonnées et frappées dès lors qu’elles protestent est insupportable aussi bien pour les équipages que pour les passagers à qui ces scènes donnent d’Air France une image bien éloignée de celle suggérée par les publicités. Depuis plusieurs mois maintenant, les incidents se multiplient à bord des appareils.
* Le 30 août 2006, le Directeur de la sécurité d’Air France décide de remplacer personnellement le commandant de bord le un vol « sensible » qui doit expulser le lycéen Jeff Babatunde Shitu. Il fait investir l’appareil Air France par les CRS pour mater les passagers du Paris Lagos d’Air France.
* Florimond Guimard, instituteur de Marseille, est accusé de violence en réunion avec arme par destination pour avoir protesté, le 11 novembre 2006, contre l’expulsion d’un père algérien de 2 enfants sur un vol Air France au départ de Marignane. Il sera jugé le 22 octobre 2007 et risque 3 années de prison et 45 000 € d’amende. Il sera présent jeudi 12 juillet.
* Vol Air France Paris-Bamako du 29 novembre 2006, les passagers d’Air France protestent contre les mauvais traitements infligés à un expulsé. L’identité d’une passagère d’Air France est relevée. Placée en garde à vue à son retour, elle risque 5 années de prison et 18 000 € d’amende pour entrave à la circulation d’un aéronef. Sa présence est espérée le 12 juillet.
* Le 2 décembre 2006, François Auguste, vice-président de la Région Rhône-Alpes, s’adresse aux passagers d’un vol Air France Lyon-Paris car une famille expulsée se trouve dans l’appareil d’Air France. Jeté à terre par l’escorte policière, molesté, placé en garde-à-vue, il est accusé d’entrave à la circulation d’un aéronef. Il sera jugé le 26 novembre à Lyon. Il risque 5 années de prison et 18 000 € d’amende. François Auguste s’est excusé de ne pouvoir être présent le 12 juillet.
* 28 avril 2007, vol Air France Paris Bamako encore, deux expulsés qui crient sont frappés, étouffés par des oreillers. Des passagers d’Air France protestent verbalement, parmi eux Marie-Françoise Durupt. Les reconduits sont débarqués mais Marie-Françoise Durupt et un autre passager d’Air France sont débarqués, placés en garde à vue. Le procès de ces passagers d’Air France a eu lieu le 3 juillet. Verdict le 4 septembre. Marie-Françoise Durupt sera présente le 12 juillet.
* 26 mai : Air France Paris Bamako toujours. Un expulsé proteste. Les policiers le bourrent de coups de poings et l’étranglent jusqu’à l’évanouissement. Il est débarqué sans connaissance. Des passagers protestent. L’un d’entre eux est interpellé et placé en garde à vue. Le vol Air France Paris-Bamako est annulé. Salif Kamate, le malien qui a refusé d’embarquer a été relaxé du délit de coups et blessures à agent (il a mordu le policier qui l’étranglait), le tribunal ayant considéré que la violence à son encontre était disproportionnée et qu’il se trouvait en état de légitime défense.
Choquante d’un point de vue éthique, traumatisante pour les équipages comme pour les passagers, la pratique des reconduites contraintes à bord des avions de ligne doit cesser. C’est la demande des représentants du personnel, c’est aussi celle des organisations de défense des droits de l’Homme et du RESF que les syndicats ont tenu à associer à leur démarche.
Le RESF sera présent à la conférence de presse convoquée à 11 heures 99 rue de Rivoli. Il appelle au rassemblement qui se tiendra au même endroit lors de l’arrivée des actionnaires à partir de 12h30.