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Garde à vue d'une directrice d'école maternelle, pour s'être interposée à l'arrestation d'un grand-père sans papiers

Un message du Cedetim

Protéger ses élèves : un crime !

La directrice de l’école maternelle Rampal placée en garde en vue depuis ce matin pour s’être interposée avec des parents d’élèves à l’arrestation violente d’un grand-père sans papiers mardi 21 mars juste à côté de l’école, vient d’être libérée.

Les faits qui lui sont reprochés, « outrage et dégradation de biens publics en réunion » dans le contexte d’une arrestation musclée, avec des policiers arrivés en grand nombre et accompagnés de chiens, sont absurdes. Dans la chasse sans relâche aux sans-papiers, dans la volonté de vacciner toute une population contre la barbarie, le pouvoir n’épargne plus rien. La veille, devant les mêmes écoles, les policiers n’avaient pas hésité à employer des gaz lacrymogènes pour disperser des parents qui s’opposaient à l’arrestation d’une dame venue chercher sa petite fille. Devant des enfants terrorisés

L’arrestation de la directrice d’école est un saut supplémentaire dans une escalade de rafles répétées dans les quartiers de Paris, en particulier les quartiers populaires. Pourtant, la directrice d’école n’a fait que remplir sa mission : protéger ses élèves du traumatisme engendré par des arrestations publiques à la sortie des écoles ou dans les établissements.

 En arrêtant une directrice d’école, c’est à un adulte investi d’une autorité auquel les enfants font confiance pour les protéger que s’est attaqué le pouvoir. C’est aussi à un puissant symbole, celui de l’accueil de tous les enfants, celui de ce qu’on appelle « l’égalité républicaine ».

De plus en plus de parents de sans-papiers craignent aujourd’hui d’emmener leurs enfants à l’école. De nombreux parents d’élèves témoignent des traumatismes engendrés chez leurs enfants par ces arrestations. Comment vont grandir ces enfants s’ils constatent que ni leurs parents, ni les adultes investis d’une autorité à l’école n’ont la capacité, ni le droit de les protéger ?

Nous exprimons notre pleine solidarité à la directrice d’école qui a rempli sa mission.

Nous serons attentifs à la suite qui sera donnée à sa garde à vue

Nous nous joignons à l’ensemble des organisations et mouvements impliqués dans la solidarité avec les sans-papiers pour affirmer :

Notre opposition aux arrestations et à la chasse aux sans papiers

Notre refus de voir la Police intervenir dans ou aux alentours de l’école

Notre exigence de voir garanti le droit des enfants à être protégés par les adultes qui en sont responsables.

le CEDETIM

Version imprimable | (Im)migrations | Le Dimanche 25/03/2007 | Lu 1111 fois



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