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Des policiers abattent, gare du Nord à Paris, un Algérien lors d’une
banale opération de contrôle et le parquet réagit, avec une rare
promptitude, pour soutenir la thèse de la légitime défense. L’homme
était armé, ce qui justifiait, selon le procureur, le recours à la force
extrême : tirer à bout portant sur un homme que l’on pouvait juste
neutraliser comme cela est enseigné dans les écoles de police.
Pourquoi viser pour tuer lorsque la «cible» ne se trouve qu’à quelques
mètres, donc maîtrisable par d’autres voies ? Pourquoi faire feu autant
de fois sur un homme armé dont l’arme ne crache que des étincelles,sans
réel danger pour les représentants des forces de l’ordre ? Pourquoi
vouloir contrôler un homme inoffensif en apparence puisqu’il ne
troublait pas l’ordre public, jusqu’à l’intervention des policiers, et
se tenait «prostré» à l’écart des gens ? Pourquoi multiplier les
contrôles d’identité «au faciès» qui rappellent, de l’avis des
organisations de défense des droits de l’homme, les rafles massives
effectuées sous Pasqua en certains quartiers «colorés» de Paris ?
Des questions qui risquent de rester sans réponses satisfaisantes
puisque le parquet, «fort» des témoignages des fonctionnaires de police,
ne juge pas nécessaire l’ouverture d’une enquête de l’Inspection
générale des services, seule habilitée à se prononcer sur une éventuelle
bavure policière.
Il est important de ne laisser planer aucune zone d’ombre sur cette
affaire pour éviter la réédition de scabreux et douloureux épisodes, aux
conséquences incalculables, tel ces deux jeunes que la police laissa
sciemment mourir à Clichy sous bois. Des jours durant, toutes les
autorités policières, jusqu’à Nicolas Sarkozy premier flic de France à
l’époque des faits, assuraient qu’aucune faute ne pouvait leur être
imputée dans la mort des adolescents. La suite, nous la connaissons…
Une fois encore, et avant que le «dossier Aknouche» (le nom de la
victime. ndr) ne soit clos, il
faut se demander si les policiers ne pouvaient pas faire autrement que
de mettre fin aux jours d’un homme, méconnu des services de police, loin
de représenter une menace réelle à l’ordre public. Pour que d’autres
drames ne se reproduisent pas en cette gare maudite.