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Là-bas si j’y suis

La bataille de l’eau, Un retour en Afghanistan...

Chers amis
Chers AMG ,
Toute l’histoire du capitalisme français contenue dans une goutte d’eau sortant d’un robinet. Voila ce que nous avons découvert cette semaine avec « La bataille de l’eau », comment depuis Napoléon III, les « trois sœurs » ont étendu leur empire en pleine connivence avec le monde politique, médiatique, syndicale et intellectuel, « tous pouvoirs confondus ».
C’est par l’action têtue de petites associations que la contestation s’est installée, reprise par des élus. Alors que la privatisation nous est présentée comme aussi moderne qu’inéluctable, aujourd’hui la « remunicipalisation » est en route.
Le contre-feu de l’eau en somme. A écouter impérativement, ça regonfle !
Vendredi c’était un autre élu qui tenait la vedette, le maire de Béziers lui aussi un résistant qui s’oppose à la scolarisation d’enfants Rom vivant dans sa commune. Une occasion de traduire un mot allemand « Zigeunerplage ».

Nina, une AMG nous demande pourquoi nous ne donnons pas le programme « à l’avance ». Impossible, Nina ! « Là-bas » c’est du flux tendu ! Sauf cette semaine où nous partons pour l’Afghanistan cinq ans après.

Une autre question revient dans vos courriers, qui est Sally Mara ? C’est celle qui dit : « Tiens bon la rampe » !


Un retour en Afghanistan
Là-bas si j’y suis

Du lundi 30 octobre au jeudi 10 novembre.
A 15 heures, eh oui.

Reportage : Daniel Mermet et Giv Anquetil
Traducteurs/fixeurs : Ehsan Mehrangais (Dari) et Akbar Khan (Pachtoun)
Montage : Raphaël Mouterde. Assistante : Pascale Pascariello.
Réalisation : Yann Chouquet et Khoï NGuyen

En novembre 2001, lors de la chute des talibans et de la libération de Kaboul nous avons proposé une suite de reportages : « Un carnet de route dans le nord de l’Afghanistan en guerre ». Cinq années après nous revenons. Sur nos pas mais aussi pour découvrir des zones alors difficiles. Après l’euphorie, la mobilisation pour l’aide, le désarmement et les premières élections, aujourd’hui, désillusion et ressentiment sont la paille et la poudre qui attendent l’étincelle. L’Afghanistan s’enlise dans un bourbier à l’irakienne.

A partir du 30 septembre, de Kabul à Jalalabad, de Golbahar à Kandahar, nous proposons un itinéraire dans un pays qui reste l’un des plus pauvres et où les enfants sont les plus habiles lanceurs de cerf-volant du monde.

Il y avait alors tant de journalistes que le pays avait été rebaptisé le « Journalistan ». A peine quatre semaines après les attentats du 11 septembre 2001, les forces américaines bombardaient l’Afghanistan afin de chasser les talibans et en finir avec le mollah Omar et Oussama Ben Laden. « Cette guerre est la notre ! » s’exclamait un hardi peloton d’intellectuels français. Il faut dire qu’alors le quotidien le Monde proclamait « Nous sommes tous américains ».

Aujourd’hui cinq ans plus tard, Ben Laden et le mollah Omar sont toujours introuvables et les talibans sont de retour en force. Cinq années qui auront coûté 800 milliards de dollars en dépenses militaires, soit plus de cent fois l’aide consacrée à la reconstruction du pays. Cinq ans après la chute des talibans et la mise en place d’un régime pro-occidental, l’Afghanistan retourne au chaos. On se souvient pourtant de l’euphorie lors de la chute de Kaboul ; des femmes enlevant leur burqa devant le portrait du romantique Massoud, une chaîne de télévision qui allait diffuser la Star’ac version locale, pour la première fois des élections, et les barbiers rasant les barbes. Pas de doute, la civilisation l’emportait sur la barbarie. On allait reconstruire le pays, un des pays le plus pauvre du monde, exsangue au bout d’un quart de siècle de guerre. Les 4X4 rutilants de l’aide internationale sillonnaient Kaboul. Le libéralisme compassionnel explosait. Plus de 2 000 ONG fleurirent ! Des compagnies de sécurité privées (PMC) employant des milliers de mercenaires de tous les pays arrivèrent en terrain conquis.

Mais ces temps derniers la « communauté internationale » fait discrètement ses valises. Pas un jour sans un attentat, dont beaucoup d’attentat-suicides. La très efficace stratégie de la terreur s’est mise en place. Dans la zone pachtoune, la guérilla des nouveaux talibans s’étend chaque jour face aux forces de l’Otan réduites au rôle d’une armée d’occupation.

Au 19ème siècle l’Afghanistan était le terrain de bataille où s’affrontaient les grandes puissances, Russie et Angleterre. L’Afghanistan était le terrain de ce qui fut appelé « Le Grand Jeu ». Aujourd’hui à nouveau c’est un terrain de jeu. La Pakistan y joue ses cartes, la Russie, la Chine, l’Iran sont impliqués. Mais les Etats-Unis d’abord pour qui les attentats du 11 septembre ont été l’aubaine qui a permis aux forces américaines de s’installer durablement en Afghanistan. Si proche de l’Iran, si proche des ressources en gaz et en pétrole de l’Asie centrale. Qui peut encore sérieusement croire à la sincère volonté politique d’aider un Etat afghan à exister et à se construire ? Certainement pas les afghans eux-mêmes. La désillusion est totale. Avec Ehsan et Giv nous nous souvenons de ce que nous disait en octobre 2001 un ancien moudjahidin rencontré dans le Panshir alors que les B 52 au dessous de nous traversait la nuit, « Si les américains restent nous leur ferons ce que nous avons fait aux russes ».

Mais surtout, cinq ans après jamais le trafic de l’opium n’a été aussi prospère. Avec plus de 6 000 tonnes l’Afghanistan devient le premier producteur d’opium, soit 90% du marché mondial. Trafic et corruption ont gagné jusqu’au sommet du pouvoir, l’argent coule à flot mais le pays reste aussi pauvre. Cinq ans après l’Afghanistan est devenu un narco-Etat soutenu par les Etats unis et l’Otan !

« Ils sont venus faire la guerre au terrorisme, alors que le premier ennemi c’est la pauvreté ». Malalaï Joya a 27 ans. Elue au parlement elle ne cesse de se battre et de dénoncer. Elle est l’une des rares figures solaires que nous rapportons sous les noirs nuages qui s’amoncellent. Les seigneurs de guerre l’ont condamnée à mort. L’un d’eux s’exclame à l’assemblée « Attrapez-la et violez-la ! » Malgré la nuée de gardes armées qui l’entourent pas à pas, mitraillette en main, elle parle quand même et accuse. Elle est l’une des voix de la résistance. L’une des voix de ce que personne n’oserait appeler l’espoir.

Dommage qu’il n’y ait plus guère de journalistes au Journalistan.
Daniel Mermet, octobre 2006
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à réécouter sur www.la-bas.org

Lundi 23 octobre - Ceuta et Melilla (3)
Suite du reportage d’Antoine chao à Bamako.
Toujours la même question : pourquoi partent-ils ? Aminata Traoré, Taoufik Ben Abdallah, Dembo Moussa Dembélé et les parents de Fodé et Yaguin - jeunes guinéens retrouvés morts en 1999 à Bruxelles dans le train d’atterrissage d’un avion en provenance de Conakry -, tentent de répondre...

Mardi 24 octobre - La bataille de l’eau (1)
Reportage de François Ruffin.
Les trois majors de l’eau -Suez, Véolia et la Saur- distribuent 80% de l’eau en France. « Merci à l’eau du robinet ? ». Pour elles, sans aucun doute ! Les profits sont faramineux. De l’autre côté des tuyaux, pour les usagers, la facture d’eau… est parfois salée. Pas surprenant, donc, que des villes d’irréductibles leur résistent en re-municipalisant leur eau… avec de conséquentes baisses de factures à la clé...

Mercredi 25 octobre - La bataille de l’eau (2)
Sur le chemin d’un retour de l’eau au service public demeure un obstacle, et pas des moindres : l’inertie d’hommes politiques et de syndicats, dont beaucoup sont liés à ces multinationales de l’eau...

Jeudi 26 octobre - La bataille de l’eau (3)
Au fil de l’eau, Christophe Mongermont, délégué Force Ouvrière à Rennes, nous explique comment Véolia achète la paix sociale via les syndicats. Sans faire de vagues…

Vendredi 27 octobre - Zigeunerplage
Reportage de Pascale Pascariello.
L’eugéniste allemand Alfred Dillman utilisait le terme de "Zigeunerplage", le "fléau tsigane", pour justifier le génocide de près de 500 000 Roms.
Aujourd’hui à Béziers, des enfants roms sont interdits d’école parce que leurs parents habitent sur des terrains inondables. Le maire de Béziers, Raymond Couderc dit privilégier l’application des règles de l’urbanisme. Vraiment ?


Et comme toujours,

La bibliothèque de « Là-bas »
Les messages des AMG
Les repaires de « Là-bas si j’y suis »

Version imprimable | Médias | Le Lundi 30/10/2006 | Lu 534 fois



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