Vendredi
6 avril 2007
Tic-tac-tic-tac-tic-tac… Il
est Sarko moins 30 !
Il
reste un mois jour pour jour avant le second tour de l’élection
présidentielle.
L’accession de Nicolas Sarkozy à l’Elysée n’est pas une fatalité, à
condition
de se réveiller maintenant !
Le
collectif «
La
politique de Sarkozy ne va pas favoriser les Français qui se lèvent tôt
pour
travailler ou chercher un boulot, mais financer encore et encore une
certaine
France, minoritaire,
Mais
nous, simples salariés, travailleurs, employés, bref la grande majorité
des
électeurs, avons tout à y perdre. Aujourd’hui,
les éboueurs sont en grève, et demandent une augmentation de salaire de
seulement 3 %. Ce n’est pas en se levant encore plus tôt qu’ils
gagneront plus
d’argent, mais grâce à un nouveau partage des richesses.
Le
projet de Nicolas Sarkozy, c’est « travailler plus pour travailler
plus ». Travailler plus, c’est autant de suicides au travail en
plus,
autant d’accidents du travail et de stress supplémentaires, c’est la
porte
ouverte à l’épidémie de troubles musculo-squelettiques. Augmenter
encore et
toujours la charge de travail des salariés est un non sens, au moment
où 6
millions de personnes cherchent un emploi ou de meilleurs conditions de
travail.
Au
même moment, Sarkozy annonce la défiscalisation de 95 % des héritages,
un
« bouclier fiscal » qui limiterait l'impôt global à 50 % du revenu et
une baisse des prélèvements obligatoires de 68 milliards chaque année.
Cet
argent manquera forcément quelque part, mais où ? En baissant les
minima
sociaux, en diminuant les logements sociaux, en coupant les crédits des
hôpitaux, des collèges, de la recherche, de la santé ? Ce sont les
plus
pauvres qui vont trinquer ! Si les medias ne le disent pas, nous
le
dirons.
On
constate d’ores et déjà les effets de cette politique, que ce soit en
termes
d’insécurité, de chômage ou de creusement de la dette. Avec Sarkozy,
c’est tout
le tissu social qui va se déchirer. S’il est élu le 6 mai 2007,
<<< Rendez-vous
sans faute
mardi 10 avril à 6h (du matin) au métro Guy Moquet (l. 13) pour un
parcours bruyant
et festif à travers les quartiers, avant d’aller bosser et voter…
« Travailler
plus pour gagner plus » : Nicolas Sarkozy propose d’accroître le
pouvoir d’achat des Français en leur permettant de travailler plus.
Sans
revenir formellement sur la durée légale du travail, il souhaite
encourager les
heures supplémentaires en les exonérant d’impôts et de charges. C’est
une
escroquerie.
§ Les
heures supplémentaires ne sont pas choisies par les salariés
Elles
sont imposées par leurs employeurs. C’est la réalité du monde du
travail, il
est donc illusoire de présenter cette mesure comme une nouvelle marge
de
manœuvre pour les salariés.
§ Les
heures supplémentaires ne coûtent déjà pas très cher
Depuis
la loi Fillon de 2003, les employeurs peuvent imposer 220 heures
supplémentaires par an à leurs salariés. Le supplément de salaire n’est
que de
25 % (et de 10 % dans les entreprises de moins de 20 personnes et en
cas
d’accord d’entreprise). Surtout, grâce à l’annualisation du temps de
travail,
les semaines de 45 heures, compensées par des semaines moins chargées,
ne
donnent pas lieu à des revenus supplémentaires.
§ L’exonération
de charges sur les heures supplémentaires va creuser les déficits
Les
cotisations constituent des salaires différés, qui servent à payer les
prestations de protection sociale. Soit ces prestations diminueront
faute de
financement, et les salariés perdront en protection sociale ce qu’ils
ont gagné
en salaire. Soit les cotisations sociales augmenteront sur les heures
non-supplémentaires, et les salariés perdront en cotisations ce qu’ils
gagnent
en salaire.
§ L’exonération
de charges sur les heures supplémentaires va accentuer la fraude
Ces
heures pourraient bien être en grande partie fictives... Les employeurs
comme
les employés auront en effet intérêt à déclarer un grand nombre
d’heures
supplémentaires détaxées (difficiles à contrôler) plutôt que
d'augmenter la
rémunération des heures normales. La durée effective du travail et le
revenu
n'auront pas bougé, l'effet sur l'emploi sera vraisemblablement nul,
mais le
coût fiscal à terme potentiellement très important.
§ Les
heures supplémentaires aggravent le chômage.
Au
lieu d’embaucher, une entreprise qui ferait face à un surcroît
d’activité
augmenterait son volant d’heures supplémentaires. Cela n’augmente pas
le
travail effectué, cela augmente le chômage. Ces derniers temps, la
durée du
travail pour un emploi normal a très peu baissé : avec les heures
supplémentaires, la durée réelle du travail est aujourd’hui de 38,8
heures en
moyenne, pour un emploi à plein temps (Insee juillet 2003). C’est donc
un « partage
du travail » assez sauvage qui s’est mis en place : 3 millions de
personnes font 0 heure par semaine (les chômeurs), 19 millions
travaillent
plein pot (souvent trop), 4 millions sont à temps partiel (via les CDD
ou
l’intérim).
§ Les
heures supplémentaires dégradent les conditions de travail.
Les
heures supplémentaires, c’est l’assurance que les troubles
musculo-squelettiques, les accident du travail, le stress et les
suicides en
entreprise ont de beaux jours devant eux.
Une mesure en
cohérence avec le projet sarkozyste
Le
projet de Sarkozy va à l’encontre de la solidarité nationale, qui
prévoit une
baisse des prélèvements obligatoires de 4 points de PIB (soit 68
milliards
d’euros), le non-remplacement de la moitié des fonctionnaires, la
défiscalisation de 95 % des héritages, la déduction des impôts des
intérêts sur
les emprunts immobiliers, et un « bouclier fiscal » qui limiterait
l'impôt global à 50 % du revenu (contre 60 % aujourd’hui).
§ Baisser le seuil du bouclier fiscal de 60 % à
50%
Aujourd’hui,
parmi les 93 000 personnes concernées, pour les 16 000
qui ont
un patrimoine très important, bien au-delà des 750.000 euros de biens,
ce sont 350
millions d’euros qui seraient reversés dans le cadre du
bouclier
fiscal actuel, soit 22 000 euros par foyer fiscal.
Le
rabaissement de ce bouclier, déjà très inégalitaire, à 50 % va surtout
profiter
aux 16 000 personnes au patrimoine élevé qui pourront voir leur
remboursement,
déjà conséquent, multiplié par deux. Le nombre de bénéficiaires
du
bouclier fiscal va aussi augmenter. Ainsi, serait désormais
éligible un
célibataire gagnant 100 000 euros avec un patrimoine de 3 millions
d’euros.
Bref, cet élargissement ne va pas concerné les classes moyennes, mais
les
riches. La mesure coûterait 2 milliards d’euros à
l’Etat selon
le Snui, soit près de la moitié des recettes de l’ISF.
§ Déduire jusqu’à 50 000 euros du montant de
l’ISF pour
ceux qui investissement dans une PME
L’impôt de solidarité sur la fortune concerne
les
450 000 foyers qui disposent d’un patrimoine d’une valeur supérieure à
750
000 euros. Le taux d’imposition se situe entre 0,55 % et 1,8 % du
montant total
du patrimoine, pour un montant moyen de 7 500 euros, mais 86 % des
assujettis à
l’ISF ne paient que 1.100 euros en moyenne. Bref, l’ISF ne coûte cher
qu’à une
minorité de très riches.
La mesure de Sarkozy revient à exonérer totalement la
quasi-totalité des
redevables de l’ISF puisque le plafond de 50 000 euros correspond à un
patrimoine taxable de 6 millions d’euros, englobant 98% des
contribuables à
l’ISF. Additionnée au bouclier, elle aurait pour résultat de quasiment
supprimer l’ISF.
§ Baisser de quatre points les prélèvements
obligatoires
Les impôts, taxes et
cotisations sociales
représentent 43,5% du PIB. Baisser de 4 points de PIB les prélèvements
obligatoires supprimerait 68 milliards d'euros de recettes,
soit
2 000 euros rendus par foyer et par an, et 4 900 euros par foyer si on
s'en
tient à
Où
trouver cet argent ? En baissant les minima sociaux, en diminuant les
logements sociaux, en coupant les crédits des hôpitaux, des collèges,
de la
recherche, de la santé ? Pour compenser cette perte de revenus, Nicolas
Sarkozy évoque le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant
à la
retraite, les gisements que représentent les budgets consacrés aux
préretraites
et à la formation professionnelle et le fait qu’ « il ne faut plus de
minima sociaux sans contrepartie d’activité ».
§ Déduire de l’impôt les intérêts d’emprunt
immobilier
Jean-Pierre
Petit, directeur de la recherche économique et de la stratégie à Exane
BNP-Paribas, explique que “cette mesure
est inefficace, coûteuse et inégalitaire. Cet expédient pèsera
annuellement plus de 2,5 milliards d’euros sur les finances publiques.
Il
relancera l’inflation des prix de l’immobilier qui s’apaisait. Ce que
les
ménages gagneront au plan fiscal, ils le perdront au niveau des prix.
La
situation des particuliers primo-accédants se sera encore dégradée : en
prenant
tous les risques, ils acquièrent des biens toujours plus chers, avec
une dette
de plus en plus lourde. (...) Cette mesure ne fera qu’enrichir la rente
immobilière, c’est-à-dire les ménages aisés et toute la chaîne des
banquiers,
notaires, marchands de biens et autres agences immobilières...”
§ Supprimer l’impôt sur les successions
Cet impôt, qui n’est prélevé que sur une partie
des biens
transmis par une personne à une autre, ne concerne qu’une minorité de
contribuables (140 000 successions sur 537 000 décès en 2005). Mais
sa suppression coûterait 7 milliards d’euros.