La nouvelle est tombée sur les téléscripteurs du monde entier il y a peu de temps : le 1er janvier 2007, la Roumanie et la Bulgarie entreront dans l’Union Européenne. Cette fois, c’est officiel. Mais avant de regarder un peu plus à la loupe les conditions de cette entrée fulgurante dans le Premier Monde (place et classement élaborés selon les critères de ce monde-là) du pays qui symbolise le mieux la misère, un petit état des lieux de la situation des roumains qui vivent déjà dans le territoire Schengen (bien en avance sur le programme européen !), et plus particulièrement dans cette portion délimitée de ce territoire couvert par le comité de soutien aux tziganes de Saint-Denis.
Le 22 août 2006, une opération de police aussi peu délicate que désormais habituelle a eu lieu sur le bidonville du Hanul à Saint-Denis, situé au bord de la voie ferrée du RER D et sous l’autoroute A86. Sous le prétexte d’un trafic de métal, la police a contrôlé tout le monde, détruit plancher et portes à 6h30 du matin et arrêté une cinquantaine de personnes pour les placer en centres de rétention. Le charter à destination de la Roumanie, prévu le 31 août, a décollé à la date indiquée avec à son bord 41 roumains du Hanul, expulsés pour motifs économiques. Les bidonvilliens épargnés par l’arrestation estiment avoir échappé à l’expulsion car la police avait atteint ses « quotas » ce matin-là. Une cinquantaine de personnes, c’est la contenance d’un car de flics. Il faut par ailleurs préciser que ce bidonville dispose d’un « protocole » avec la Mairie de Saint-Denis.
Quelques jours plus tard, le 8 septembre, une nouvelle opération de police du même acabit s’est déroulée sur le terrain de Stains (au bord de la voie ferrée et de… rien !), mais cette fois semble-t-il, avec plus de violence (personnes projetées à terre, etc.). A l’issue de cette rafle, une cinquantaine de personnes étaient placées en rétention et expulsées. Le terrain est désormais abandonné, l’opération de police faisant office d’expulsion. Cela faisait plus d’un an que cet endroit était habité par les gens du 112, rue du Landy à Saint-Denis, initiateurs de la manifestation du 16 mars 2005, qui avaient lutté pour obtenir un terrain et une solution digne et durable à leur situation. En dépit de tous leurs efforts et initiatives, collectivités locales et nationales sont restées sourdes et la seule réponse obtenue fut comme à chaque fois, la police.
Le 13 septembre, c’est le bidonville de la rue Paul Eluard à Saint-Denis qui a été expulsé. Bien que la mairie ait proposé des « hébergements d’urgence » selon la formule consacrée (trois nuits dans des hôtels à perpet’ pour les familles qui ont des enfants à l’école), les habitants se sont retrouvés à la rue.
Le 26 septembre, face aux menaces incessantes et répétées de la police et des huissiers de justice, les habitants du bidonville de la rue de la Justice (qui est en fait une impasse – et ceci n’est pas qu’un jeu de mots !) (toujours à Saint-Denis, dans le quartier « en pleine restructuration » de la Monjoie), ont préféré fuir pour ne pas avoir à subir un réveil aux sirènes de flics, ne pas endurer les humiliations, pour ne pas avoir à perdre le peu qu’ils possèdent, ne pas finir en rétention, bref pour
éviter une « opération » de police. De toutes façons, des quatre opérations, celles de la police sont toujours des addition : celles de gens qu’on expulse pour arriver aux résultats chiffrés dictés par Sarkozy. Cela faisait deux ans que les gens vivaient ici, à la Justice.
Le 10 octobre, c’est le terrain de la Briche (ancien entrepôt à la limite d’Epinay) qui a été expulsé. La police a fait irruption dans le bidonville, au petit matin comme à son habitude, sommant les habitants de partir sur le champ et ce, bien que les habitants aient demandé à plusieurs reprises à voir un avis d’expulsion en bonne et due forme sans que rien leur soit jamais montré.
Enfin, le 27 octobre dernier, c’est un terrain situé au bord du canal de Saint-Denis près d’Epinay qui a été raflé. 30 personnes ont été placées en rétention.
C’est le grand nettoyage de Plaine Commune ! Et la course aux charters avant la fin de l’année ! Il faut absolument tenir le plan avant la date butoir. Les roumains sont une matière facile et pratique à expulser : en bafouant la loi même qu’ils ont édictée (APRF dit « roumain » sur les conditions de ressources qui justifie l’expulsion d’une personne en état de légalité sur le passeport avec l’argument qu’elle ne dispose pas de l’argent suffisant à assurer sa subsistance) d’une part et, d’autre part par le fait que la police a trouvé ici une ressource inépuisable puisque les roumains, bulgares et autres citoyens de pays « qui frappent à la porte de l’Europe » reviennent facilement en France, d’autant plus facilement qu’ils sont « à la porte de l’Europe » (on vient de vous le dire !), donc géographiquement très près. En clair, ce sont toujours les mêmes qu’on expulse.
Alors est-ce une pratique désespérée de la police avant le 31 décembre et l’entrée officielle de la Roumanie dans l’Union européenne ? On se souvient que la France avait continué à expulser des ressortissants polonais jusqu’à la veille de l’intégration de ces derniers dans la communauté. Le chiffre avant tout ! Qu’est-ce que cette « entrée dans l’Europe » va changer pour les roumains et bulgares en général et pour les habitants des bidonvilles en particulier ?
En clair et pour faire court, on est tenté de dire… que ça ne va rien changer du tout. Les roumains et les bulgares ne seront pas des citoyens européens à part entière. En effet, en ce qui concerne la libre circulation des personnes, un régime transitoire sera mis en place, régime qui pourra durer jusqu’à 7 ans. Pendant cette période, les nouveaux « adhérents » n’auront ni droit de travailler, ni droit de s’installer. Aucun permis de travail ne va tomber du ciel le 1er janvier, les roumains et les bulgares seront toujours considérés comme des touristes pour une période de trois mois hors de leurs frontières. (Il va sans dire qu’il
n’en va pas de même pour les ressortissants européens « historiques » qui bénéficie de plus de droits.) Dans l’état actuel des accords et de leur application, des expulsions hors de France seraient choquantes (expulsions à l’intérieur d’un espace unifié) mais pas illégales.
En tout cas, les expulsions de terrains et autres délogements de la part de la police continueront, c’est certain, puisque ces derniers sont des « affaires internes » à la France, des délits de pauvreté. Quant aux opérations de police et de criminalisation d’une population déjà en difficulté, elles n’ont aucune raison de cesser, puisqu’elles se passent dans l’indifférence générale.
Face à la politique nationale qui continue de déplacer les bidonvilliens d’un terrain à l’autre et la politique européenne qui traite ses citoyens selon des critères différents, les ressortissants roumains et bulgares ne sont pas près de voir leur situation changer. A dans sept ans, peut-être… Car le 1er janvier, la Roumanie entrera dans l’Europe mais pas les roumains.
Comité de soutien aux tziganes de Saint-Denis
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La Roumanie entre dans l’Europe… mais pas les roumainsComité de soutien aux tziganes de Saint-DenisCommentairesJe ne comprends pas
Moi en revanche je ne comprends pas pourquoi la France devrait subir les assauts d'immigrants sans broncher. Quel est cet argument communisto-égalitaro-débile que sous prétexte qu la France soit un pays riche elle se doit d'accueillir tous les immigrants du monde entier!
cristina | Le Vendredi 08/12/2006 à 10:50 | | Répondre ← Re: Je ne comprends pasMOI JE COMPREND BIEN CRISTINA NON A LA ROUMANIE DANS L/EUROPE C/EST LES PLUS ASSASINS DU MONDE LES PLUS POURRIT IN ITALIE ILS TUE DES PERSONNES AGEES POUR LES VOLER C/EST HONTEUX A QUI LA FAUTE A LA PRESIDENTE DE L/UNION EUROPEENNE VIVIANE REDING UN JOUR ELLE PORTERA SA SUR SA CONCIENSSE SALUT
Anonyme | Le Vendredi 06/12/2013 à 14:35 | | Répondre MOI AUSSI JE SUIS CONTRE SES PAYS QUI VONT RENTRE DANS L/UNION EUROPEENNE C/EST FICHU CAR AVEC TOUS SES PAYS QUI NE RESEMBLE PAS DU TOUT A L/EUROPE DES 12 C/EST LA FAUTE DES GAUCHOS C/EST VRAIMENT PENIBLE DE NE PLUS POUVOIR SORTIR TRANQUILLE COMME AVANT TU TE FAIT AGRESSER PAR LES ROUMAINS ALBANIE ECT NON A CETTE EUROPE NO A L/EUROS QUI NOUS A APPORTER LA PAUVRETER PLUS DE TRAVAIL TU SORT DEHORS ET TU VOIE QUE DES GENS BISARD COMMENT VOULEZ VIVRE TRANQUILLE DANS SE MONDE POURRIT C/EST LA FAUTE A L/UNION EUROPEENNE TOUT SA ILS L/ONT FAIT EXPRES FERMER LES FRONTIERES C/EST MIEUX NON NON A L/EUROPEDES 26
Anonyme | Le Vendredi 06/12/2013 à 14:57 | | Répondre |
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je n'aime pas ce que l'etat francais fait pour les gens qui n'ont pas de domicile
moi aussi je suis d'origine roumaine mais comparer a certain j'ai la chance d' avoir
un logement et je trouve honteux que les gens qui gouvernent le pays
ne puissent rien faire a part les expulser dans leur pays ,
la france est un pays riche qui normalement ce doit d'aider les autres
et n'oublions pas que les roumains sont des etres humains avant tout et pas des chiens
qu'on jette ou qu'on change de fourriere,
la france est un pays riche ou les gens riches sont solidaire entre eux ,
mais pour ce qui est des pauvres personnes n'est solidaires pour eux ,
et c'est ca que je trouve injuste puisque tout l'monde pensent qua eux.
je dit que si la roumanie entre dans l'union europeenne,alors les roumains aussi y entreront
je suis avec vous et je les soutiens aussi
lorena | Le Dimanche 12/11/2006 à 03:21 | | Répondre