Cela nous rapelle avec bonheur le film avec Madjiguène Cissé, alors
porte-parole des sans papiers, lors de la première effervescence collective et publique autour de la question des sans papiers. Un appel à la désobéissance civile.
C'était en 1997. Il y a déjà 10 ans.
Un
premier collectif de cinéastes, notamment autour de Pascale Ferran,
avait produit et diffusé, avec l'aide de ACID, l'agence du cinéma
indépendant pour sa diffusion, ce premier film collectif de soutien
universel aux sans papiers.
Dix ans plus tard, la chasse est plus
que jamais ouverte, et les sans papiers ne cessent de témoigner de
l'incohérence des arbitrages faits, malgré la précision et la rigueur
des critères. D'où, plus que jamais, la revendication portée par tous
les sans papiers comme par la plupart de leurs soutiens, la
régularisation globale.
Qui s'en chargera ?
Probablement pas
le "Ministre de la chasse à l'enfant", selon le Réseau Education Sans
Frontière, auquel est associé ce film et cette pétition. Qui d'autre ?
Pourquoi insister sur Pascale Ferran ?
Parce
qu'avec beaucoup de grâce et de gravité, elle, seule, parmi tout
l'aréopage artisitique et culturel de la cérémonie des Césars, soutient
aujourd'hui les intermittents, sans lesquels point de cérémonie des
Césars, ni par les films présentés, ni par l'émission de télévision
produite pour l'occasion, comme elle soutint jadis, avec très peu
d'autres, les sans papiers.
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L’APPEL
Nous sommes des enfants de « sans papiers ».
Un sans-papier, c’est quelqu’un qui n’a pas de carte de séjour
même s’il est en France depuis longtemps.
Comme beaucoup d’entre vous, nos parents sont venus d’ailleurs.
Ils ont fui la violence, la misère.
Ils sont venus pour travailler et nous donner une vie meilleure
Certains d’entre nous sont nés ici.
Avec ou sans papiers la France est notre pays.
On vit dans des hôtels meublés, des appartements, des chambres où on s’entasse.
Tous les jours on a peur.
On a peur que nos parents soient arrêtés par la police quand ils vont au travail, quand ils prennent le métro.
On a peur qu’on les mette en prison, que nos familles soient
séparées et qu’ils nous renvoient dans des pays qu’on ne connaît pas.
On y pense tout le temps.
A l’école aussi.
Est ce que c’est normal d’avoir peur quand on va à l’école ?
L’été dernier nos parents et nous, on a eu l’espoir d’avoir enfin des papiers.
On a fait des dossiers, on a passé des jours et des nuits à faire la queue devant des préfectures.
On s’est inscrit dans des bureaux.
On a cru qu’on serait régularisés, que le cauchemar serait terminé.
On remplissait tous les critères, mais on nous a dit : non.
Nous sommes venus à visage découvert avec nos noms, nos adresses.
Ceux qui ont eu leurs papiers avaient le même dossier que nous. Et pourtant on nous a dit : non.
Arbitrairement.
Maintenant on est en danger et on doit se cacher.
Pourquoi cette injustice ?
Nous ne voulons plus vivre dans la peur.
Nous voulons que la France nous adopte.
Nous voulons être régularisés.
Laissez nous grandir ici.
voir le film:
http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article4631
signer la pétition en ligne ici:
http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article4633