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La revue Philosophie magazine m'a demandé si, sur le principe, j'acceptais de
rencontrer l'un des candidats à la présidentielles pour le questionner sur
son programme culturel, son rapport aux choses de l'esprit ou sa relation à
la philosophie. Dans la foulée de mon consentement, la rédaction m'a rappelé
en me demandant si j'avais une objection contre Nicolas Sarkozy.
Pas plus
avec lui qu'avec un autre, j'aurais même consenti à Jean-Marie Le Pen tant
l'approche de l'un de ces animaux politiques m'intéressait comme on visite un
zoo ou un musée des horreurs dans une faculté de médecine. Ce fut donc
Nicolas Sarkozy.
Il me paraît assez probable que son temps passé - donc
perdu...- avec Doc Gynéco ou Johnny Hallyday le dispensait de connaître un
peu mon travail, même de loin. Je comptais sur la fiche des renseignements
généraux et les notes de collaborateurs. De fait, les portes plumes avaient
fait au plus
rapide : en l'occurrence la copie de mon blog consacrée à son
auguste personne. Pour mémoire, son titre était : Les habits de grand- mère
Sarkozy- j'y montrais combien le candidat officiel drapait ses poils de loup
dans une capeline républicaine bien inédite...
Je me trouvais donc
dans l'antichambre du bureau de la fameuse grand mère Sarkozy, place Beauvau,
en compagnie de deux compères de la rédaction de la revue et d'un photographe
qui n'en revenaient pas de se retrouver dans cette géographie de tous les
coups fourrés de la République. Épicentre de la
stratégie et de la tactique
politique policière, espace du cynisme en acte, officine du machiavélisme en
or d'État, et portraits des figures disciplinaires de l'histoire de France
représentées en médaillons d'austères sinistres.
Arrivée du Ministre
de l'intérieur avec un quart d'heure d'avance, il est 17h00 ce mardi 20
février. Début houleux. Agressivité de sa part. Il tourne dans la cage,
regarde, jauge, juge, apprécie la situation. Grand fauve blessé, il a lu mes
pages de blog et me toise - bien qu'assis dans un fauteuil près de la
cheminée. Il a les jambes croisées, l'une d'entre elles est animée d'un
incessant mouvement de nervosité, le pied n'arrête pas de bouger. Il tient un
cigare fin et long, étrange module assez féminin.
Chemise ouverte, pas de
cravate, bijoux en or, bracelet d'adolescent au poignet, cadeau de son fils
probablement. Plus il en rajoute dans la nervosité, plus j'exhibe mon
calme.
Premier coup de patte, toutes griffes dehors, puis deuxième,
troisième, il n'arrête plus, se lâche, agresse, tape, cogne, parle tout seul,
débit impossible à contenir ou à canaliser. Une, deux, dix, vingt
phrases autistes. Le directeur de cabinet et le porte-plume regardent et
écoutent, impassibles. On les imagine capables d'assister à un interrogatoire
musclé arborant le même masque, celui des gens de pouvoir qui observent
comment on meurt en direct et ne bronchent pas. Le spectacle des combats
de
gladiateurs.
Je sens l'air glacial que transportent avec eux ceux
qui, d'un geste du pouce, tuent ou épargnent. Poursuite du monologue.
Logorrhée interminable. Vacheries lancées comme le jet de fiel d'une bile
malade ou comme un venin pulsé par le projet du meurtre. Hâbleur,
provocateur, sûr de lui en excitant l'adversaire à se battre, il affirme en
substance : « Alors, on vient voir le grand démagogue alors qu'on n'est rien
du tout et, en plus, on vient se jeter dans la gueule du loup... »
!
Je fais une phrase. Elle est pulvérisée, détruite, cassée, interdite,
morcelée : encore du cynisme sans élégance, toujours des phrases dont
on sent qu'il les souhaiterait plus dangereuses, plus mortelles sans parvenir
à trouver le coup fatal. La haine ne trouve pas d'autre chemin que dans cette
série d'aveux de blessure. J'avance une autre phrase. Même traitement,
flots de verbes, flux de mots, jets d'acides. Une troisième. Idem. Je
commence à trouver la crise un peu longue. De toute façon démesurée, disproportionnée.
Si l'on veut être Président de la République, si l'on
s'y prépare depuis le berceau, si l'on souhaite présider les destinées d'un
pays deux fois millénaires et jouer dans la cour des grands fauves de la
planète, si l'on se prépare à disposer du feu nucléaire, si l'on s'expose
depuis des années en s'invitant tous les jours dans les informations de
toutes les presses, écrites, parlées, photographiées, numérisées, si l'on
mène sa vie publique comme une vie privée, et vice versa, si l'on aspire à
devenir le chef des
armées, si l'on doit un jour garantir l'État, la Nation,
la République, la Constitution, si, si, si, alors comment peut on
réagir comme un animal blessé à mort, comme une bête souffrante, alors qu'on
a juste à reprocher à son interlocuteur un blog confidentiel peu amène ,
certes, mais inoffensif ?
Car je n'ai contre moi, pour justifier ce
traitement disproportionné , que d'avoir signalé dans une poignée de
feuillets sur un blog , que le candidat aux présidentielles me semblait très
récemment et fort fraîchement converti à De Gaulle, au gaullisme, à la
Nation, à la République, que ses citations
de Jaurès et Blum apparaissaient
fort opportunément dans un trajet d'une trentaine d'années au cours
desquelles ces grands noms étaient introuvables dans ses interventions ,
questions qui, au demeurant, rendaient possible un débat, et que c'était
d'ailleurs pour ces raisons que nous étions là, Alexandre Lacroix, Nicolas
Truong et moi....
Cette colère ne fut stoppée que par l'incidence d'une
sonnerie de téléphone portable qui le fit s'éloigner dans la pièce d'à côté.
Tout en se déplaçant, il répondait avec une voix douce, tendre, très
affectueuse, avec des mots doux destinés très probablement à l'un de ses
enfants. Le fauve déchaîné
tout seul devenait un félin de salon ronronnant
de manière domestique. En l'absence du ministre, je m'ouvre à mes deux
comparses en présence des deux siens et leur dit que je ne suis pas venu pour
ce genre de happening hystérique et que j'envisage de quitter la place
séance tenante...
J'étais venu en adversaire politique, certes, la chose
me paraissait entendue, et d'ailleurs plutôt publique, mais ceci n'excluait
pas un débat sur le fond que je souhaitais et que j'avais préparé en
apportant quatre livres enveloppés dans du papier cadeau ! Quiconque a lu
Marcel Mauss sait
qu'un don contraint à un contre don et j'attendais quelque
chose d'inédit dans ce potlatch de primitifs post-modernes ... Vaguement
liquéfié, et sibyllin, le tandem de l'équipe de Philosophie magazine voyant
leur scoop s'évaporer dans les vapeurs du bureau propose, dès le retour du
Ministre, que nous passions à autre chose et que j'offre mes cadeaux... Je
refuse en disant que les conditions ne sont pas réunies pour ce genre de
geste et que, dans tous les sens du terme, il ne s'agit plus de se faire de
cadeaux.
« Passons alors à des questions ? A un débat ? Essayons
d'échanger ? » tentent Alexandre Lacroix et Nicolas Truong. Essais, ébauche.
En tiers bien à la peine, ils reprennent leurs feuilles et lancent deux ou
trois sujets.
La vitesse de la violence du ministre est moindre, certes,
mais le registre demeure : colère froide en lieu et place de la colère
incandescente, mais colère tout de même.
Sur de Gaulle et le gaullisme
récent, sur la Nation et la République en vedettes américaines - disons le
comme ça...- de son discours d'investiture, sur la confiscation des grands
noms de gauche, sur l'Atlantisme ancien du candidat et son incompatibilité
avec la doctrine gaullienne, le débat ne prend pas plus . Il m'interpelle :
« quelle est ma légitimité pour poser de pareilles questions ? Quels sont mes
brevets de gaullisme à moi qui parle de la sorte ? Quelle arrogance me permet
de croire que Guy Môquet appartient plus à la gauche qu'à la France ? ».
Donc à lui...
Pas d'échanges, mais une machine performante à récuser les
questions pour éviter la franche confrontation. Cet homme prend toute
opposition de doctrine pour une récusation de sa personne. Je pressens que,
de fait, la clé du personnage pourrait bien être dans l'affirmation d'autant
plus massive de sa subjectivité qu'elle est fragile, incertaine, à
conquérir encore. La force affichée masque mal la faiblesse viscérale et
vécue. Aux sommets de la République, autrement dit dans la cage des grands
fauves politiques, on ne trouve semble-t-il qu'impuissants sur eux-mêmes et
qui, pour cette même raison, aspirent à la puissance sur les autres. Je me
sens soudain Sénèque assis dans le salon de Néron...
Habilement, les
deux compères tâchent de reprendre le cours des choses, d'accéder un peu aux
commandes de ce débat qui n'a pas eu lieu et qui, pour l'instant, leur
échappe totalement. De fait, l'ensemble de cette première demi-heure se
réduisait à la théâtralisation hystérique d'un être perdu
corps et âme dans
une danse de mort autour d'une victime émissaire qui assiste à la scène
pendant que, de part et d'autre des deux camps, deux fois deux hommes
assistent, impuissants, à cette scène primitive du chef de horde possédé par
les esprits de la guerre. Grand moment de transe chamanique dans le bureau
d'un Ministre de l'intérieur aspirant aux fonctions suprêmes de
la République ! Odeurs de sang et de remugles primitifs, traces de bile
et de fiel, le sol ressemble à la terre battue jonchées d'immondices après
une cérémonie vaudoue...
Tout bascule quand nous entamons une
discussion sur la responsabilité , donc la liberté, donc la culpabilité, donc
les fondements de la logique disciplinaire : la sienne . Nicolas Sarkozy
parle d'une visite faite à la prison des femmes de Rennes. Nous avons laissé
la politique derrière nous.
Dès lors, il ne sera plus le même homme.
Devenant homme, justement, autrement dit débarrassé des oripeaux de son
métier, il fait le geste d'un poing serré porté à son côté droit du ventre
et parle du mal comme d'une chose visible, dans le corps, dans la chair, dans
les viscères de l'être.
Je crois comprendre qu'il pense que le mal existe
comme une entité séparée, claire, métaphysique, objectivable, à la manière
d'une tumeur, sans aucune relation avec le social, la société, la politique,
les conditions historiques. Je le questionne pour vérifier mon intuition : de
fait, il pense que nous naissons bons ou mauvais et que, quoi qu'il arrive,
quoi qu'on fasse, tout est déjà réglé par la nature.
A ce moment, je
perçois là la métaphysique de droite, la pensée de droite, l'ontologie de
droite : l'existence d'idées pures sans relations avec le monde. Le Mal, le
Bien, les Bons, les Méchants, et l'on peut ainsi continuer: les Courageux,
les Fainéants, les Travailleurs, les Assistés, un genre de théâtre sur lequel
chacun joue son rôle, écrit bien en amont par un Destin qui organise tout.
Un Destin ou Dieu si l'on veut. Ainsi le Gendarme, le Policier, le Juge, le
Soldat, le Militaire et, en face, le Criminel, le Délinquant, le
Contrevenant, l'Ennemi. Logique de guerre qui interdit toute paix possible
un jour.
Dès lors, ne cherchons pas plus loin, chacun doit faire ce pour
quoi il a été destiné : le Ministre de l'Intérieur effectue son travail, le
Violeur le sien, et il en va d'une répartition providentielle (au sens
théologique du terme) de ces rôles. Où l'on voit comment la pensée de droite
s'articule à
merveille avec l'outillage métaphysique chrétien : la faute, la
pureté, le péché, la grâce, la culpabilité, la moralité, les bons, les
méchants, le bien, le mal, la punition, la réparation, la damnation, la
rédemption, l'enfer, le paradis, la prison, la légion d'honneur,
etc.
J'avance l'idée inverse : on ne choisit pas, d'ailleurs on a peu le
choix, car les déterminismes sont puissants, divers, multiples. On ne naît
pas ce que l'on est, on le devient. Il rechigne et refuse. Et les
déterminismes biologiques, psychiques, politiques, économiques, historiques,
géographiques ?
Rien n'y fait. Il affirme : « J'inclinerais pour ma part à
penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne
sachions soigner cette pathologie-là . Il y a 1200 ou 1300 jeunes qui se
suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en
sont mal occupés !
Mais parce que génétiquement ils avaient une
fragilité, une douleur préalable. Prenez les fumeurs : certains développent
un cancer, d'autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est
immense ». «Génétiquement » : une position intellectuelle tellement
répandue outre-Atlantique !
La génétique, l'inné, contre le social et
l'acquis ! Les vieilles lignes de partage entre l'individu responsable de
tout, la société de rien qui caractérise la droite, ou la société coupable de
tout, l'individu de rien, qui constitue la scie musicale de la gauche ...
Laissons de côté la théorie.
Je passe à l'exemple pour mieux tâcher de
montrer que le tout génétique est une impasse autant que le tout social. Face
à cet aveu de lieu commun intellectuel, je retrouve naturellement les
techniques socratiques du lycée pour interpeller, inquiéter et arrêter
l'esprit, capter l'attention de mon interlocuteur qui, de fait, semble
réellement désireux d'avancer sur ce sujet.
J'argumente : Lui dont
chacun sait l'hétérosexualité - elle fut amplement montrée sur papier couché,
sinon couchée sur papier montré...-, a-t-il eu le choix un jour entre son
mode de sexualité et un autre ? Se souvient-il du moment où il a essayé
l'homosexualité , la pédophilie, la zoophilie, la nécrophilie afin de décider
ce qui lui convenait le mieux et d'opter, finalement, et en connaissance de
cause, pour l'hétérosexualité ? Non bien sûr. Car la forme prise par sa
sexualité est affaire non pas de choix ou de
génétique, mais de genèse
existentielle. Si nous avions le choix, aucun pédophile ne choisirait de
l'être...
L'argument le stoppe. Il me semble qu'à partir de ce moment, le
candidat aux présidentielles, le ministre de l'intérieur, l'animal politique
haut de gamme laisse le pas à l'homme, fragile, inquiet, ostensiblement
hâbleur devant les intellectuels, écartant d'un geste qui peut être méprisant
le propos qui en appelle aux choses de l'esprit, à la philosophie,
mais finalement trop fragile pour s'accorder le luxe d'une introspection ou
se mettre à la tâche socratique sans craindre de trouver dans cette boîte
noire l'effroyable cadavre de son enfance.
Dans la conversation, il
confie qu'il n'a jamais rien entendu d'aussi absurde que la phrase de Socrate
« Connais-toi toi-même ». Cet aveu me glace - pour lui. Et pour ce qu'il dit
ainsi de lui en affirmant pareille chose.
Cet homme tient donc pour vain,
nul, impossible la connaissance de soi ?
Autrement dit, cet aspirant à la
conduite des destinées de la nation française croit qu'un savoir sur soi est
une entreprise vaine ? Je tremble à l'idée que, de fait, les fragilités
psychiques au plus haut sommet de l'État, puissent gouverner celui qui règne
!
Lors de sa parution, j'avais lu Le pouvoir et la vie de Valéry
Giscard d'Estaing qui racontait ses crises d'angoisse, ses inhibitions le
paralysant dans son véhicule militaire de parade le 14 juillet sur les
Champs Elysées, ses prétextes pour quitter le conseil des ministres afin de
subir une injection de calmant, son désir de se faire psychanalyser (par
Lacan !) pendant son septennat, etc. Je me souvenais de confidences faites
par tel ami bien informé sur l'état psychique fort peu reluisant de Jacques
Chirac
après la dissolution et sur le type de traitement psy qu'il suivait à
cette époque. Je me rappelais la fin d'un François Mitterrand , entre
voyantes et reliques de sainte Thérèse, invocations des forces de l' esprit ,
croyance en l' au-delà et abandon aux médecines de perlimpinpin.
Et
je voyais là, dans le regard devenu calme du fauve épuisé par sa violence, un
vide d'homme perdu qui, hors politique, se défie des questions car il redoute
les réponses, et qui, dès qu'il sort de son savoir faire politicien, craint
les interrogations existentielles et philosophiques car il appréhende ce
qu'elles pourraient lui découvrir de lui qui court tout le temps pour n'avoir
pas à s'arrêter sur lui-même.
Les soixante minutes techniquement
consenties s'étaient allongées d'une trentaine d'autres. Les deux rôles en
costumes qui le flanquaient jouaient le sablier. Je trouvais l'heure venue
pour offrir mes cadeaux. Au ministre de l'intérieur adepte des solutions
disciplinaires : Surveiller et punir de Michel Foucault ; au catholique qui
confesse que, de temps en temps, la messe en famille l'apaise : L'Antéchrist
de Nietzsche ; pour le meurtre du père, le chef de la horde primitive :
Totem et tabou de Freud ; pour le libéral qui écrit que l'antilibéralisme
c'est « l'autre nom du communisme » (il dit n'avoir pas dit ça, je sors mes
notes et précise le livre, la page...) : Qu'est-ce que la propriété ? de
Proudhon. Comme un enfant un soir de Noël, il déchire avidement. Il ajoute :
« j'aime bien les cadeaux ».
Puis : « Mais je vais donc être obligé de
vous en faire alors ? »... Comme prévu.
Dans l'entrebâillement de la
porte de son bureau, la tension est tombée. Qui prend l'initiative de dire
que la rencontre se termine mieux qu'elle n'a commencé ? Je ne sais plus. Il
commente : « Normal, on est deux bêtes chacun dans notre genre, non ? Il
faut que ça se renifle des bêtes comme ça...». Je
suis sidéré du registre :
l'animalité, l'olfaction, l'odorat. Le degré zéro de l'humanité donc. Je le
plains plus encore. Je conçois que Socrate le plongerait dans des abîmes
dont il ne reviendrait pas... Du moins : dont l'homme politique ne
reviendrait pas. Ou, disons le autrement : dont l'homme politique
reviendrait, certes, mais en ayant laissé derrière lui sa défroque politique
pour devenir enfin un homme.
Alors que ses cerbères le prennent presque
par la manche, il manifeste le désir de continuer cette conversation, pour le
plaisir du débat et de l'échange, afin d'aller plus loin. Tout de go, il me
propose de l'accompagner, sans journalistes - il fait un mouvement de bras
dans la direction des comparses de Philosophie magazine comme pour signifier
leur congé dans un geste qui trahit ce qu'il pense probablement de toute la
corporation. .. Je refuse. Une autre fois ? Les deux amis ont leurs
deux
paires d'yeux qui clignotent comme des loupiotes... Voyons donc pour
plus tard...
Dernier mot de Nicolas Sarkozy en forme de lapsus, il est
mouvement vers la sortie : « Je suis quand même un drôle de type, non ? Je
dois convaincre soixante-cinq millions de français, et je vous dis, là, que
je voudrais continuer la conversation ! Hein ? Non ? Il n'y a pas autre chose
à faire ? Quand même... ».
Soixante-cinq millions c'est le nombre des
français à convaincre d'amour, pas celui des électeurs à convaincre de
voter...
Michel Onfray, philosophe
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