S'identifier - S'inscrire - Contact


Les ouvrières d'Arena cherchent un soutien auprès des candidats

LE MONDE | 25.01.07 | 15h49 • Mis à jour le 25.01.07 | 15h49
<http://pubs.lemonde.fr/5c/WWW_autres/1375178124/Frame1/default/empty.gif/35376537653837663435313262383430>


Pas de larmes. Juste un peu d'espoir. Vingt-sept ouvrières d'Arena attendaient beaucoup de leur rencontre avec Ségolène Royal, mercredi 24 janvier. La candidate à l'élection présidentielle les a accueillies pendant plus d'une heure, au siège du Parti socialiste (PS), à Paris.
Les ouvrières, spécialisées dans la fabrique de maillots de bain, ont ainsi pu parler de leur usine, située à Libourne (Gironde) et qui va être délocalisée en Chine. Epaulées par leur maire (PS), Gilbert Mitterrand, fils du défunt président, elles ont évoqué la situation des 169 employés qui vont se retrouver, à la fin du mois de mars, au chômage (Le Monde du 21 novembre 2006).
<http://pubs.lemonde.fr/5c/WWW_autres/1851388763/Middle/default/empty.gif/35376537653837663435313262383430>
"Ce sont des "licenciements de confort"", déclare Mme Royal. "Arena fait des bénéfices. L'entreprise a une bonne image grâce à son égérie, Laure Manaudou", souligne une employée. "On peut demander quelque chose à Laure Manaudou ?", demande l'élue.
Les ouvrières, âgées en moyenne d'une quarantaine d'années, racontent leurs vies sacrifiées pour Arena. Dix, vingt, trente ans, voire plus, à son service pour un smic. Avec, comme indemnités de licenciement,
quelques mois de salaire. "Alors que certains patrons partent avec quatre ou cinq ans de salaire", riposte Mme Royal.
Elle enchaîne : "C'est un fonds de pension derrière Arena ?" Affirmatif. Autre question. "Vous avez des commandes ?" Les carnets sont pleins, répondent les ouvrières. "Bon, il faut prendre une initiative, lance Mme Royal. Il faut que l'entreprise reste à Libourne et qu'elle ouvre une unité de production en Chine." "Mais ça ne marche pas comme ça, rétorque une ouvrière. L'entreprise veut plus de profits et sa décision est irrévocable."
"MAIS ARENA, C'EST PAS FRANÇAIS"
"Qui est le patron ? Je peux l'appeler ?", demande la députée des Deux-Sèvres. "Il ne viendra pas", assure une employée. "J'ai convoqué le patron suisse d'Aubade et il est venu. Je peux lui demander un moratoire d'un an ?, propose Mme Royal. Pendant ce temps, on tentera de mettre en place avec la région (Aquitaine) "la sécurité sociale professionnelle"."
Les ouvrières lui demandent de préciser. C'est un système de mobilisation des fonds de la formation professionnelle, des Assedic et de la contribution de l'entreprise. Les salariées gardent pendant un an leur salaire et leur statut, tout en bénéficiant d'un accompagnement individualisé afin de trouver un nouvel emploi. "C'est bien, ça", lancent en choeur les ouvrières.
"Il faut empêcher les vols de marques françaises", ajoute Mme Royal. "Mais Arena, c'est pas français", balance une employée. "La qualité de votre travail fait la qualité de la marque", répond la candidate.
"Pourquoi l'Etat ne récupère-t-il pas les subventions des entreprises qui délocalisent ?", interroge une autre. "Il faudrait", convient la candidate.
Puis elle propose qu'une partie de la vente de l'usine revienne aux salariés. Là aussi, satisfecit général. Une dernière chose. "On a peur que les CRS nous délogent, car nous occupons l'usine." Mme Royal: "J'appellerai le préfet pour qu'il ne le fasse pas." Une dame : "Merci ! On se sent déjà plus rassurées."
Au même moment, le comité d'entreprise de l'usine a assigné la société en justice "pour demander la nullité de la procédure d'élaboration du plan social".
Les ouvrières se sont ensuite dirigées du côté de l'Assemblée nationale pour une manifestation. Près de 300 salariés de Dim, Arena et Well ont protesté contre les délocalisations dans la lingerie. "On voudrait rencontrer Nicolas Sarkozy pour voir les différences avec Mme Royal", souhaite désormais Michèle Palubetto, 53 ans, dont trente et un passés à Arena.

Mustapha Kessous

<http://www.lemonde.fr/abojournal/?xtor=AL-32280015>

Version imprimable | Travail | Le Lundi 29/01/2007 | Lu 540 fois



Centre média local de Seine-Saint-Denis

Centre média local de Seine-Saint-Denis (CML93), animé par Riv'Nord et Rapsode


Audios / Vidéos

Répertoire des productions audio et vidéo à écouter ou regarder en ligne