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Quelques précisions sur les chifrres du chômage selon Le Monde

Et sur la polémique lancée par ACDC

Infographie
Le nombre de chômeurs radiés a augmenté de 39 %
http://www.lemonde.fr/web/infog/
0,47-0@2-823448,54-861299@51-859522,0.html

Bataille de chiffres autour de la baisse du chômage
LE MONDE | 30.01.07 | 11h47 • Mis à jour le 30.01.07 | 11h55
http://www.lemonde.fr/web/article/
0,1-0@2-823448,36-861301@51-859522,0.html


Les chiffres du chômage n'en finissent pas de susciter la polémique.
Derrière les nombreuses remises en cause de la fiabilité des chiffres, il s'agit bien d'un débat sur la réalité de la baisse du chômage. Le collectif Les Autres Chiffres du chômage (ACDC) a remis en cause, lundi 29 janvier, la version officielle sur la baisse du chômage. En présentant une note intitulée "Chômeurs et chiffres sous pression", ce collectif de chercheurs, de syndicalistes et d'associations de chômeurs (AC!, MNCP) a expliqué la baisse du chômage par les "sorties de liste" de l'ANPE. Or, pour ACDC, "sortir des listes signifie de moins en moins sortir du chômage".
Ce taux de sortie est passé de 14,5 % en septembre 2004 à 16,8 % en septembre 2006, pour atteindre 553811 personnes par mois. Sur ce nombre, dénonce ACDC, moins de la moitié concerne des reprises
d'emploi. D'après l'enquête trimestrielle de l'ANPE qui a servi de base aux travaux du collectif, sur les 26000 sorties mensuelles supplémentaires, moins d'une sur cinq concerne une entrée en emploi ou en formation.



"DÉBOUTÉS ET DÉGOÛTÉS"

Les "radiations administratives", elles, auraient augmenté, selon le collectif, de 39% par rapport à 2003-2004. Une note interne du ministère de l'emploi portant sur le bilan de la réforme du contrôle
de la recherche d'emploi au premier semestre 2006 indique que le nombre de sanctions a augmenté "de plus de 75% sur un an", comparé à la même période en 2005. Parmi ces sanctions, "plus justes", fait-on
valoir Rue de Grenelle, près de la moitié sont des réductions d'allocation, ce que permet un décret d'août2005 qui a instauré une nouvelle échelle de sanctions.

Le collectif ACDC dénonce aussi l'augmentation de 31 % des non-renouvellements "motivés". Ceux-ci concernent les chômeurs, "déboutés" selon ACDC, arrivés en fin de droit qui ne verraient plus
l'intérêt de se réinscrire à l'ANPE. L'augmentation est aussi importante, +30 %, pour les non-renouvellements "accidentels" : ces demandeurs d'emploi, "dégoûtés", seraient "lassés des convocations à répétition et des pressions destinées à leur faire accepter n'importe quel emploi, même très éloigné de leurs aspirations et de leurs qualifications".

En réponse à ces accusations, "à deux mois de la présidentielle", qui l'ont exaspéré, Jean-Louis Borloo a expliqué au Monde que "dire que le fait de recevoir les chômeurs une fois par mois, les accueillir au
mieux, les encadrer, les soutenir, faire des bilans de compétence, définir leur profil, devient une forme de harcèlement est totalement incompréhensible".

Le ministre de l'emploi a fait valoir que "le seul chiffre à prendre en compte était les 400000 cotisants supplémentaires à l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale \[Acoss, qui perçoit les
cotisations\] en quelque vingt mois". M.Borloo estime que le "vrai débat politique" ne doit pas porter sur les chiffres mais sur "le rapport entre le taux d'emploi et la nature, la qualité de ces emplois, différente d'il y a trente ans".

Rémi Barroux
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http://www.lesechos.fr/info/analyses/4531557.htm
DOMINIQUE SEUX, Chômage, vraie baisse et faux procès

31/01/07


Le nombre de demandeurs d'emploi a reculé de 231.000 l'année dernière, de presque 400.000 depuis deux ans. Le taux de chômage a été ramené à 8,6 % de la population active à la fin du mois de décembre, un seuil inédit depuis longtemps. C'est une bonne nouvelle.
Dominique de Villepin a raison de s'en réjouir et d'y voir quelques effets de sa politique. Nul ne doute, si le mouvement avait été inverse, que chacun l'aurait accablé. Pour le court terme, les experts sont raisonnablement optimistes : compte tenu de la croissance, la tendance favorable devrait se poursuivre, ce qui permettra de revenir à des niveaux inconnus depuis plus de vingt ans.

Il est d'autant plus dommage que cette note optimiste soit gâchée par une polémique sur les chiffres. Une polémique exagérée mais encouragée par des erreurs des organismes officiels. De quoi s'agit-il ? La première attaque vient d'un collectif créé en décembre, «
Autres chiffres du chômage », mis sur pied par des militants de gauche et de syndicats. A les entendre, les chiffres officiels mentent en ne prenant en compte qu'une partie des chômeurs, lesquels sont également nombreux à être artificiellement « sortis » des fichiers. A partir du constat juste que les frontières sont de moins en moins étanches - entre ceux qui travaillent, ne travaillent pas, les précaires, etc. -, ce procès est pourtant mal instruit. Depuis toujours, la totalité des chiffres sont publics et ils montrent que la baisse est... aujourd'hui quasi générale. Par ailleurs, expliquer que des chômeurs ne s'inscrivent plus parce que les rendez-vous à l'ANPE sont devenus mensuels (au lieu de tous les six mois) est, au minimum, paradoxal.


La deuxième attaque vise l'Insee. Chaque année, l'Institut de la statistique actualise, à l'aide d'une vaste enquête, le taux de chômage affiché - qui correspond à une définition internationale. Il vient d'indiquer que les résultats qui auraient dû être annoncés au printemps ne le seront pas, pour des raisons techniques. Evidemment, l'idée a fait son chemin qu'ils étaient moins bons que prévu et que le gouvernement a fait pression pour les retarder. Si c'était le cas, ce serait effectivement grave. Si ce n'est pas le cas, l'organisme a
en tout état de cause commis une faute de communication en n'anticipant pas l'effet désastreux produit. Cela fait des mois qu'un tel retard devait de toutes façons être prévisible. Le calendrier doit être respecté.

A vrai dire, il n'y a rien de surprenant en période électorale à ce que ces débats surgissent. La remise en cause des statistiques est un grand classique et la présidentielle 2007 n'a aucune raison d'y échapper même si la multiplication des controverses - sur les prix, le pouvoir d'achat... - conduit à espérer que l'Insee, direction du ministère des Finances, acquière un jour une autorité et une visibilité aussi grande que sa compétence technique. Tout cela ne devrait toutefois pas faire oublier l'essentiel, la persistance quel que soit le thermomètre utilisé d'un chômage élevé, tout particulièrement chez les jeunes.

Version imprimable | Travail | Le Jeudi 01/02/2007 | Lu 1042 fois



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