Lundi
16 avril, vers 15 heures, plusieurs dizaines de gendarmes arrivés dans
une armada de fourgons sont intervenus de façon extrêmement brutale
dans un atelier clandestin de textile rue André Karman à
Aubervilliers : portes défoncées, hurlements, cavalcades, poursuites et
interpellation violente de ceux qui tentaient d’échapper sous les yeux
des enfants du centre de loisirs. Une femme qui tentait de s’échapper
par une échelle est tombée et a du être hospitalisée. Au moins une
vingtaine de personnes, dont plusieurs parents d’enfants scolarisés ont
été placés en garde à vue puis en rétention. Deux enfants (10 ans et 1
an) qui habitaient un logement contigu à l’atelier ont été eux aussi
arrêtés. Ils sont actuellement au centre de rétention de Oissel avec
leurs parents. Deux autres enfants dont les parents ont été placés en
rétention ont été recueillis par des amis. Un bébé de deux mois dont la
chambre jouxtait l’atelier est décédé. Aucun lien n’est établi pour
l’heure entre ce décès et l’intervention de la police. La famille
demande qu’une enquête médicale détermine de façon certaine les causes
du décès de cette fillette.
Ce
n’est pas la première fois que la police intervient façon rodéo contre
des ateliers clandestins à Aubervilliers. Déjà en septembre dernier,
plusieurs dizaines de policiers avaient investi un atelier clandestin
avec la plus grande brutalité rue Henri Barbusse, faisant plusieurs
blessés, dont un tombé d’un toit dans la cour d’une école alors qu’il
était poursuivi. La
lutte contre les négriers qui organisent le travail non déclaré et les
entreprises ayant pignon sur rue qui en profitent parfois, ne justifie pas
de telles méthodes contre les victimes de cette exploitation : les
travailleurs clandestins ne sont pas des gangsters contre qui il faut
un tel déploiement policier, l’arme au poing. La
première mesure contre le travail non déclaré serait la régularisation
des travailleurs sans papiers que leur condition place sans défense
entre les mains de leurs exploiteurs. Le
Comité de vigilance d’Aubervilliers contre les expulsions des élèves et
familles sans papiers et le Réseau Education sans frontières demandent : -La
libération immédiate de toutes les personnes interpellées le 16 avril à
Aubervilliers et particulièrement celle des enfants retenus à Oissel.
La place des enfants est à l’école, pas dans une prison qui ne dit pas
son nom. -La vérité sur les circonstances du décès du bébé. -Que
la lutte nécessaire contre le travail clandestin ne soit pas le
prétexte à des reconduites à la frontière et alimente la politique du
chiffre. Ils
appellent à un rassemblement de protestation vendredi 20 avril à partir
de 17 heures au métro Quatre chemins à Aubervilliers.
educsansfrontieres@free.fr / www.educationsansfrontieres.org
Comité de vigilance d'Aubervilliers contre les expulsions des parents et élèves sans papiers.
Comite-auber.eleves-sans
Contact sur ce dossier : Liliane Balu 06 75 23 65 39, Brigitte Wieser 06 88 89 09 29, Richard Moyon 06 12 17 63 81,