Le gouvernement vient de décider
par ordonnance de changer le statut des Offices Publics HLM pour les
transformer en établissement à caractère commercial. Cette introduction
d'une logique commerciale dans la gestion du logement social est
incompatible avec la notion de service aux locataires et la garantie du
droit au logement. Cela constitue un pas supplémentaire pour la
privatisation des Offices Publics HLM en voulant soumettre le logement aux
seules règles de la concurrence alors que nous traversons une grave crise du
logement. Elle a d'ailleurs a conduit le gouvernement, pour des raisons
médiatiques, à élaborer dans la précipitation un projet de loi pour le Droit
au logement opposable sans se donner les moyens et les outils afin qu'il
soit effectif. Au contraire, le Droit au logement sera le seul droit
opposable qui ne s'appuie pas sur un important Service Public comme le sont
les droits à l'éducation et à la santé.
La crise du logement est le résultat de la marchandisation du logement social depuis de nombreuses années privilégiant la spéculation immobilière et foncière au lieu de la réguler notamment par le développement d'un véritable service public de l'habitat. Cette politique conduit inexorablement à la flambée des loyers, au mal logement, à l'accentuation des écarts entre l'offre et la demande de logement, à l'exclusion de toute une partie de la population, aux discriminations...
La modification du statut des Offices HLM accélère le changement de statut
- des locataires : ils deviennent des clients qui, de façon peut-être progressive mais sûre, seront considérés en fonction de leurs capacités financières, et ce à l'opposé du principe fondamental qu'est l'égalité de traitement.
- des personnels : dont l'évaluation portera sur la réalisation d'objectifs quantifiés qui conditionneront à leur tour une part importante de leurs salaires, et non plus selon leurs capacités à répondre à un besoin social qui peut nécessiter une sollicitation et une mobilisation d'autres services publics
- des organismes : qui seront contraints d'organiser leurs fonctionnements essentiellement sur la rentabilité financière, pour faire face à la concurrence qui en sera le moteur essentiel, en lieu et place de l'objectif de mise en ouvre d'un droit au logement de qualité, et de prix abordable.
Le gouvernement, conforme à ses orientations libérales, poursuit la casse du service public pour alimenter la spéculation et les profits au détriment de la réponse aux besoins de la population.
Cette orientation s'inscrit à contre courant de
l'histoire. Fût-elle par Ordonnance, l'affaire est loin d'être
réglée.
Comment assurer une véritable mission de service public, avec des
personnels
considérés comme une variable d'ajustement des budgets, et dont
les conditions professionnelles ne permettent pas un véritable travail de
proximité en partenariat avec d'autres services publics pour identifier les
déséquilibres familiaux liés notamment à la perte d'emploi, aux ruptures
familiales, aux problèmes de santé, à l'échec scolaire.
Pour conclure, ce n'est pas la loi du marché qui apportera une réponse à la grave crise du logement, au contraire elle conduit à la marchandisation du logement, l'exclusion, la spéculation, la pénurie . La question du logement est une préoccupation prioritaire de la population. La nécessité impérieuse de développer un véritable Service Public de l'habitat, sans vocation commerciale, doté de moyens financiers et géré démocratiquement grandit. De plus en plus d'organisations ou institution le réclame, il s'agit d'un vrai choix de société, qui doit être au cour des débats parlementaires et des réponses concrètes que les citoyens sont en droit d'attendre des candidats à l'élection présidentielles.
CGT Services Publics