Accords de Grenelle : ce qui mit fin à la révolution culturelle de Mai 68 !
Grenelle de l'Unedic, Grenelle de l'environnement, etc. Quand on veut mettre fin à un méga conflit social, on fait un grenelle... Et cette fois-là, ça se termina par des élections et une assemblée plus à droite que jamais. Au moins cette fois-ci, les élections sont derrière nous et l'on sait qu'on n'a plus rien à attendre de ce côté-là.
Nous n'avons pas fini de rigoler avec ce Grenelle de l'Environnement ! Souvenons-nous quand même que Grenelle, c'était les négociations syndicales qui ont suivi Mai 68 et qui ont enterré toute la puissance combative et réjouissante des jeunes et des moins jeunes, dans des accords portant sur les salaires et les congés payés, comme en 1936. Sauf que Mai 68, c'était beaucoup plus que ça, une révolution culturelle pacifique et sensuelle qui s'est éteinte avec les années 80 et 90 peut-être défintivement. C'est d'ailleurs l'obsession de Sarkosy et de ses seconds couteaux - ne l'oublions pas - faire oublier ou détruire l'esprit de 68. Et Grenelle, c'est bien ça...
Pour rappel, lire l'article de Wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_de_Grenelle
La bonne façon d'enterrer l'esprit de l'écologie et de la vie dans la jeunesse et dans les faits, avec deux ou trois accords qui seront dépassés ou caduques au bout de quatre ou cinq ans. Exactement ce qui est arrivé pour les accords de Grenelle, en 1968. La recul social, économique et culturel aujourd'hui nous renvoie bien avant mai 1968. Il en a déjà été question ici comme ailleurs. Nous sommes déjà revenus sur les acquis sociaux de l'Union nationale entre gaullistes et communistes de 1945 à 1947, directement sortis du Conseil National de la Résistance. Nous en sommes donc déjà revenus à 1938-39, voire à l'Etat Français, de sinistre mémoire.
Voilà ce que veut probablement dire pour M. Sarkosy et son gouvernement un "Grenelle de l'Environnement".
Qu'on se le dise et prenons les paris.
Bien à vous et aux Terriens (t'es rien).
Et maintenant, lisons avec intérêt cet article roboratif que nous trouverons dans son contexte dans le Canard enchaîné du 11 juillet 2007.
Grenelle de l'environnement : à l'écolo tiède
Source: Le Canard enchaîné - Mercredi 11 juillet 2007
Mais
d'où sort-elle ? C'est entendu, le Grenelle de l'environnement prévu
pour octobre prochain mettra aux prises neuf associations écolos avec
les syndicats (Medef compris, etc.), le gouvernement et les
"collectivités territoriales". Qui sont ces neuf associations censées
représenter les forces vives de l'écologie en marche ?
A côté des grandes machines comme
Greenpeace, WWF, la fédération France Nature Environnement (qui
rassemble 3 000 associations locales), les Amis de la Terre, la ligue
ROC (Rassemblement des opposants à la chasse), on trouve les
indispensables associations pi-pole, la fondation Nicolas Hulot
(forcément), la Ligue pour la protection des oiseaux d'Allan Bougrain
Dubourg, la petite association vue du ciel Goodplanet de Yann
Arthus-Bertrand, et une association appelée ESF, Ecologie sans
frontières. Le hic, c'est que celle-ci, personne ne la connaît. D'où
sort-elle ?
Créée en 1999 par Franck Laval, un ancien de Génération écologie, ESF se présente comme un "collectif de juristes dont l'objectif est de criminaliser les pollution".
Aucun permanent, pas de local ni de revue, ni d'actions remarquables,
hormis de rares actions en justice, la création d'un fugace "comité
anti-marée noir", lors de l'"Erika", et la récente publication d'une
étude sur la pollution de l'air à Paris, payée 10 000 Euros à l'agence
Horizon (et financée par la fondation Terre humaine). Bref, un
groupuscule qui, selon Laval, fait dans le "lobbying institutionnel".
Pourquoi pas ? Laval se vante d'être à l'origine du Grenelle : en mars
dernier, pendant la campagne, il est allé démarcher les candidats pour
leur proposer "trois ou quatre réformes institutionnelles".
L'idée
du Grenelle y figurait, Nathalie Koscuisko-Morizet l'a repérée, Sarkozy
s'en est emparé. Et, du coup, a propulsé ESF au rang de grand de
l'environnement digne de siéger à la table des négociations. Et
d'autant plus digne, d'ailleurs, que Frank Laval a des positions qui ne
peuvent que plaire à not'omniprésident. Sur le nucléaire, par exemple,
Laval se veut "positif". Et se dit partisan de "développer les énergies renouvelables par des financements importants". Résultat : "La part de l'énergie allouée au nucléaire baissera, c'est une autre façon de voir les choses." Certes. C'est surtout une admirable façon d'évacuer le débat, etc.
Justement
: la question du nucléaire en est d'ores et déjà évacuée, du débat,
puisque la principale association concernée, "Sortir du nucléaire", qui
regroupe 799 associations, n'est pas invitée au grand raout d'octobre.
Ni Negawatt, qui propose un projet énergétique alternatif. C'est comme
si, lors du vrai Grenelle, Pompidou avait fait le tri parmi les
centrales syndicales et en avaient exclu, par exemple, l'alors remuante
CFDT, etc.
En
Allemagne, les Verts avaient réussi à lancer un grand débat national
sur ce sujet. Ils avaient obtenu des engagements sur la sortie du
nucléaire en 2020. Certes, Angela Merkel essaie aujourd'hui de se
dégager de cette contrainte, mais au moins cela se fait-il
publiquement. Au moins y a-t-il un débat. Chez nous, non. Sur ce sujet
qui conditionne l'ensemble du débat énergétique, motus. Pas de vagues.
Répétons pieusement les slogans : grâce-au-nucléaire-on-est
Jean-Luc Porquet
http://rivnord.viabloga.com/news/grenelle-de-l-environnement