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Le Collectif de Soutien aux Demandeurs d'Asile et aux Sans Papiers

condamne fermement les propos tenus par Monsieur le préfet d'Indre et Loire

COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Collectif de Soutien aux Demandeurs d'Asile et aux Sans Papiers condamne fermement les propos tenus par Monsieur le préfet d'Indre et Loire lors de l'interview qu'il a donnée à la Nouvelle République et publiée dans son édition du 23 novembre 2006.
Ces propos concernent, en premier lieu, les personnes incarcérées. Des instances de la Communauté Européenne et l'Observatoire International des Prisons se sont émus des conditions d'incarcération que subissent les prisonniers en France ; conditions jugées dégradantes et inhumaines.
Monsieur le préfet n'en a que faire visiblement car il « pense aux gardiens ; pas aux détenus... Il faut qu'ils payent. La dessus, je n'ai pas d'état d'âme. »
Cela fait des siècles que les prisons existent. Ce n'est pas pour autant que les agressions, vols, etc. ont disparu. Affirmer que mettre des gens en prison fait baisser la délinquance, c'est se moquer du monde ! On n'arrête pas de nous dire qu'elle augmente, alors que le nombre de personnes incarcérées n'a jamais été aussi important. Si la prison avait été une réponse appropriée, cela se saurait !
Monsieur le préfet s'intéresse ensuite aux « gens du voyage ». « Il y a trop de gens du voyage sur Indre et Loire. »... « Chacun sait que quand ils arrivent quelque part, il y a de la délinquance. » Non ce n'est pas le borgne qui s'exprime ainsi, mais le représentant de l'Etat dans le département d'Indre et Loire. Déjà en 2002, alors qu'il était préfet dans le Vaucluse, il affirmait toujours, à propos des gens du voyage : « Je n’ai pas de tendresse particulière pour ces gens-là. Ils vivent à nos crochets, de la rapine aussi, tout le monde le sait. » Ces propos ne sont-ils pas racistes ? Le MRAP et d'autres associations avaient porté
plainte. La prescription et des problèmes de procédure ont permis à Monsieur le préfet de se sortir d'affaire. Comment le gouvernement peut-il laisser son représentant tenir de tels propos ? A travers son discours, n'est-ce pas la xénophobie d'Etat qui s'exprime. En toute logique, Monsieur le préfet se vante d'avoir fait reconduire à la frontière, depuis le mois de janvier 2006, 77 êtres humains voulant échapper aux conditions de vie effroyables qu'il connaissaient dans leur pays d'origine.
Monsieur le préfet est très mal renseigné (que fait la police ?). Quand des militants du CSDASP et du DAL ont voulu assister au conseil municipal du 16 octobre 2006. Ils n'étaient pas venus « foutre le bordel » et n'avaient pas de « mégaphone », comme l'affirme Monsieur le préfet. C'est un véritable procès d'intention qui est fait à notre encontre. Sur ce point, Monsieur le préfet est en totale adéquation avec le maire de Tours. Nous rappelons que les militants du CSDASP et du DAL, victimes de cet abus de pouvoir, ont porté plainte contre la municipalité.
A plusieurs reprises, le maire et certains élus de la majorité nous ont accusés d'être des alliés de la droite, lorsque nous les interpellons au sujet des mal-logés, SDF, immigrés (sans papiers, Roms de la Gloriette...). Force est de constater, qu'il y a collusion entre la Préfecture et la Mairie de Tours. Ainsi, Monsieur le préfet déclare : « Le maire a tout à fait le droit de refouler des gens qui viennentfoutre le bordel dans un conseil municipal avec un mégaphone... Je soutiens le maire de Tours dans cette affaire et je lui ai donné des arguments juridiques. »
Sur la question du logement, nous ne pouvons passer sous silence les propos de Jean Germain publiés dans Tours Infos de décembre 2006 : on y apprend qu'il y aurait 2000 logements vides à Tours ; en réquisitionner quelques uns pourrait soulager bien des situations. Nous pensons en l'occurrence aux Roms parqués dans le camp de la Gloriette, mais aussi aux membres du DAL chassés de la rue Nationale avec l'aide d'un Karcher (Sarkozy l'ait dit Germain l'a fait !).
Le gouvernement Jospin, en 1998, avait fait voter une loi précisant les conditions de réquisition de logements et de bâtiments vides. Le préfet a toutes les possibilités légales de réquisitionner des logements, les maires pouvant lui en faire la demande. L'article L641-1 du Code de la construction et de l'habitation (loi n° 98-657 du 29/07/098, article 52, publiée au journal Officiel du 31 juillet 1998), prévoit que « sur proposition du service municipal du logement et... après avis du maire, le représentant de l'Etat dans le département peut procéder, par voie de réquisition... à la prise de possession partielle ou totale des locaux à
usage d'habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés... Ce pouvoir s'étend à la réquisition totale ou partielle des hôtels, pensions de famille et locaux similaires... A titre transitoire, le représentant de l'Etat dans le département peut, après avis du maire, exercer le droit de réquisition dans toutes les communes où sévit une crise de logement. » Lorsque des familles avec enfants ou des personnes âgées sont à la rue, ou lorsque des personnes sont menacées par le froid, le Conseil d'Etat a considéré que le pouvoir de réquisition est applicable.
Visiblement, le maire socialiste de la ville de Tours n'est pas très solidaire envers ses camarades qui furent parlementaires ou membres du gouvernement Jospin. Au contraire, il semble se satisfaire du soutien et de l'aide que lui apporte un préfet au discours raciste et calomnieux.
Parlant de la loi citée ci-dessus, Monsieur le maire déclare « il [le dispositif prévu par ladite loi] est surtout attentatoire au droit de propriété protégé par la déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. » Autrement dit, Monsieur le maire préfère laisser des hommes, des femmes et des enfants à la rue en laissant des logements vides, sous couvert de respecter les droits de l'Homme, en l'occurrence, ceux des propriétaires de logements.
Monsieur le préfet semble confondre la gestion du département d'avec celle d'une caserne. Nous ne serons jamais des troufions mais des personnes politiquement et socialement actives ! Nous ne serons jamais les suivants de personne !

NOUS EXIGEONS LA RÉVOCATION DE MONSIEUR LE PRÉFET.
Tours, le 7 décembre 2006
Collectif de Soutien aux Demandeurs d'Asile et aux Sans Papiers
csdasp37@no-log.org
06 20 91 20 44

Version imprimable | (Im)migrations | Le Dimanche 10/12/2006 | Lu 567 fois



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