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Patronat et syndicats sont d'accord pour un état des lieux du marché du travail

LE MONDE 25 OCTOBRE 2006

LA PREMIÈRE réunion au sommet entre syndicats et patronat s'est conclue, lundi 23 octobre, par un accord sur la méthode et les thèmes proposés par la présidente du Medef, Laurence Parisot. A l'exception de la CGT, qui réserve sa réponse, quatre confédérations - CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC - ont accepté la mise en place de trois groupes de travail chargés de dresser un " état des lieux " sur le système d'assurance-chômage, les contrats de travail et " la sécurisation des parcours professionnels ", ainsi que le précise un relevé de conclusion réduit au minimum.
Sur chaque thème, patronat et syndicats devraient échanger sur les " freins à l'embauche " - la version d'origine évoquait les " rigidités " - pour l'entreprise et les " précarités " pour les salariés, une démarche critiquée par la CGT qui refuse ce " donnant-donnant ".
Rendez-vous est donné à la fin du premier trimestre 2007 pour un bilan
A l'issue de trois heures d'échanges, Mme Parisot, qui s'est félicitée de ce " premier pas ", a donc réussi son pari de relancer
un " dialogue social qui permette - aux partenaires sociaux - de prendre leurs responsabilités dans les domaines qui sont les leurs ". Il faut bien sûr voir dans cette démarche la volonté affichée par le Medef d'éviter, notamment, que l'Etat et le gouvernement - l'actuel comme celui qui sera issu de l'élection présidentielle de 2007 -, n'intervienne trop dans les affaires sociales.
S'agissant des négociations en cours, dont l'une sur la pénibilité au travail est complètement bloquée par le refus du Medef d'assurer le financement des départs anticipés à la retraite pour les travaux pénibles, le texte commun se conclut par un sobre : " Les négociations en cours se poursuivent. "
" ALLER JUSQU'AU BOUT "
A l'instar du Medef, le numéro un de la CFDT, François Chérèque, s'est félicité de " pouvoir négocier avant que les choses n'évoluent par la loi. " " Il était important que les organisations syndicales et patronales s'engagent pour aborder ensemble des sujets aussi importants pour les salariés ", a-t-il fait valoir.
Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a voulu distinguer " l'état des lieux " proposé et le principe du " diagnostic partagé " que son syndicat refusait. " Les groupes de travail seront
contradictoires ", s'est-il engagé.
Cette " étape importante, qui peut être qualifiée de fondatrice ", pour le président de la CFE-CGC, Bernard Van Craeneyste, a aussi séduit la CFTC. Mais son président, Jacques Voisin, a précisé qu'il fallait " aller jusqu'au bout ", au vu des " fortes attentes dessalariés ".
Seule note discordante, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a annoncé que son organisation réservait sa réponse, regrettant qu'il n'y ait pas " un cadre clair de négociations " tout en dénonçant des " ambiguïtés sur les objectifs des groupes de travail ". M. Chérèque s'est interrogé : " Pouvons-nous refuser d'aborder des sujets aussi importants pour les salariés que l'évolution des contrats, la sécurisation des parcours professionnels ou l'assurance-chômage ? "
La CGT se prononcera bientôt, mais l'un des membres de la délégation, Maurad Rabhi, a indiqué que " la CGT ne devrait probablement pas faire la politique de la chaise vide ". Le syndicat de M. Thibault choisira, sans doute, de ne pas s'exclure des discussions. Tout au plus refusera-t-il peut-être de participer à l'un des groupes de travail : sur le contrat de travail, celui qui le contrarie le plus.

Rémi Barroux

Version imprimable | Travail | Le Vendredi 27/10/2006 | Lu 961 fois



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