Dans sa chronique matinale de France-culture du 31 octobre, l'omniscient
Alexandre Adler nous livrait son analyse de la situation à Oaxaca. Il
entame avec des faux airs d'un Mermet qui serait toujours « du côté du
manche » : « Eh oui rien ne va plus au Mexique pour quelques jours
probablement.
Nous sommes dans l'État méridional de Houatchouka (sic) qui semble sorti
directement d'un décor du Serpent à plumes de D. H. Laurence : églises
baroques, grandes places coloniales, manifestants, révolution,
folklore? »
Le médiarque et tartuffe atlantiste en plein délire.
Est-il physiquement à Oaxaca dont il ne sait même pas prononcer le nom ?
Mais peut-être n'a-t-il pas daigné frayer avec les autochtones ou ne
comprend-il pas la langue ou encore son interprète se sera moqué de lui.
Une lacune, que dis-je, une étourderie de touriste assurément dérisoire
tant son érudition sans borne est par-ailleurs bien connue. S'en suit un
petit topo plein de fatuité sur les causes des troubles de «
Houatchouka »
et sur la situation générale, électorale et migratoire, du Mexique.
Avec une confiance bonhomme, notre expert rassure le monde libre sur
l'importance de ces vaines turbulences : « Ce sont les convulsions d'un
pays qui accède à la modernité, qui accède à la démocratie complète »,
ou
encore, « Nous sommes aujourd'hui dans une période où cette crise (des
élections) est surmontée » (sic), plus loin, « au moment où à
Houatchouka,
l'insurrection qui n'est d'ailleurs pas bien sérieuse bat son plein? ».
Décidement,« Le spectacle du folklore révolutionnaro-populiste » du
Houatchouka n'est décidément qu'un enfantillage. Notre géopolitologue se
garde bien de nous confier sa vision de l'issue du conflit. La terreur
d'État en marche n'est sans doute pas bien sérieuse non plus.
Les enjeux sérieux sont énoncés plus loin, comme l'inspiration
nécessaire
du modèle américain à condition que ce « grand révolutionnaire » de Bush
ouvre la frontière aux immigrants mexicains si désireux de se faire
exploiter aux USA. « Bref il faut choisir : ou bien Houatchouka ou bien
l'accrochage aux États-Unis, ce qui veut dire à un moment ou à un autre
la
liberté de déplacement, ou bien alors si l'on veut une période de
transition une aide massive des États-Unis au Mexique comparable à celle
qu'aujourd'hui l'Europe accorde à sa frontière Est. » Gardant les bons
réflexes d'une formation marxiste-léniniste aujourd'hui dévoué au marché
et à ses opportunités guerrières, Adler dégaine sa grille de lecture et,
tel le tapir, met impitoyablement en garde à la fois les élites et le
peuple : « Faute de prendre cette voie stratégique nous aurons encore
quelques pétards mouillés et quelques exaltés populistes qui refuseront
la
démocratie pour se rendre compte un beau jour qu'il n'y a pas d'autres
solutions. »
Ça ne mange pas de pain et ça brasse large. C'est fini ? Non c'est pas
fini : « Y a pas d'autres solutions que la démocratie, y a pas d'autres
solutions qu'un grand marché nord-américain. » Amen. Toi y en a
comprendre, Houatchouka ?
Anatole Istria
Article publié dans CQFD n° 40, décembre 2006, actuellement en kiosques
et
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